BELAUBRE Louis-Noël (1932-2017)

 
Louis-Noël Belaubre 
C’est toujours une grande tristesse de voir disparaître
un de nos compositeurs.
 
Événement qui, par ailleurs, fut un temps, aurait connu un large écho 
 
Aujourd’hui, après la vague des révolutions intellectuelles
celui qui sait écrire la musique comme l’exprimait si justement 
Léon Barzin  : « On enseigne l’écriture, mais pas la composition. »
n’a presque plus droit de citer même, si comme le reconnaissait,
Louis-Noël Belaubre lui-même
dans son texte  Où va la musique ?, publié dans le n° 25 d’Euterpe de septembre 2014 :
« Nul aujourd’hui ne peut l’ignorer : une réaction de rejet ose enfin se manifester à l’encontre des théories qui ont faussé pendant plus d’un demi-siècle, par leurs prétentions normative, les critères objectifs de qualification de la musique contemporaine et qui ont mené peu à peu une bonne partie de la musique dites classique à une véritable impasse. Ce mouvement n’est pas un “révisionnisme”, expression de triste mémoire employée dans les dictatures de l’Est pour flétrir les insubordinations, mais il pourrait bien être une libération. »

 
Informé par le compositeur et artiste peintre Vincent Wimart de cette disparition
en attendant de réaliser un hommage plus complet sur notre site
vous trouverez ici les réactions qui nous sont parvenues
loin d’être anodines, bien que la presse officielle semble muette
 
 
 
Nicolas Bacri, compositeur 
 
« Le remarquable peintre Frédéric Belaubre m’a annoncé hier la mort de son père Louis-Noël. Louis Noël Belaubre (1932-2017) était, de mon point de vue, un des compositeurs les plus injustement négligés du paysage musical français contemporain. Il fut, comme tant d’autres, victime du sectarisme de l’orthodoxie moderniste régnant depuis les années soixante-dix en Europe de l’ouest. Ses quinze sonates pour piano forment la colonne vertébrale d’un catalogue comportant également six symphonies (dont quatre symphonies concertantes numérotées à part), d’une magnifique Sonate pour violon et piano (opus 2 – 1961) que tous les violonistes devraient jouer et d’une Sonate pour violoncelle et piano tardive et pleines de clairs-obscurs (opus 101 – 2009), des Romances du gai savoir,  op. 37, chef-d’oeuvre qui, sous sa forme pour flûte, clarinette et piano a fait l’objet d’un des trop rares enregistrements discographiques de Belaubre avec Alain Marion, Michel Lethiec et le compositeur (merveilleux pianiste !) au piano, bien qu’il fut écrit pour flûte, alto et harpe. Une des œuvres de Louis-Noel qui lui tenait le plus à cœur était sa  Poétique du piano, sorte de recueil de pièces brèves qui illustrait à merveille la palette de couleurs harmoniques dont son auteur savait inonder nos oreilles reconnaissantes à travers un dialogue entre digitalité et parfums savamment polytonals. Louis Noël était attaché à la tonalité (dans son acception élargie bien sûr). Pour quelqu’un qui n’a jamais entendu sa musique on peut parler d’analogies musicales avec Frank Martin ou Benjamin Britten, mais sa musique est reconnaissable entre toutes. 
Louis-Noël n’est plus mais sa musique restera et va se propager au sein du répertoire des interprètes les plus raffinés et les plus exigeants, soucieux de communiquer à leur public les valeurs d’une modernité intemporelle. »
 
Ψ Ψ Ψ
 
 
Ludovic Florin, musicologue, maître de conférence
 

« C’est une bien triste nouvelle cette disparition de Louis-Noël. Avec Betty et Anouk, nous lui avions rendu visite le mois dernier. Il a été victime d’une attaque. On n’a pas pu le réanimer… C’est une intelligence, une humanité profonde que l’on perd en plus d’un musicien (pas seulement compositeur) que j’admirais. Sa conversation a toujours été du plus grand enrichissement. Sans parler de sa générosité.»

Ψ Ψ Ψ

Claire Honegger
 
 
 
«… Louis Noël ne peut mourir … Que de souvenirs avec Marc… tous ces merveilleux êtres qui nous quittent…  Trop triste…»
À l'initiative du compositeur Nicolas Bacri, le 11 avril 2009, une Journée spéciale consacrée
 à l'intégrale des douze Sonates pour piano de Louis-Noël Belaubre
fut organisée lors de laquelle furent interprétées ces douze partitions. 
Un fascicule d'étude de ces douze sonates avait été publié aux Éditions Delatour France
 sous la direction de Ludovic Florin.
Nous publions une version allégée, neuf des douze sonates figurent ici dans l'analyse originale
 de leurs trois auteurs.

Neuf Sonates de Louis-Noël BELAUBRE
 
 

Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre est d’écouter et de jouer sa musique

nous vous conseillons vivement le CD dont parle Nicolas Bacri

qui est facilement trouvable :

Romances du gai savoir


L’empreinte digitale

 

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